La bonne attitude à observer lors d’un événement à caractère NRBC (nucléaire, radiologique, biologique ou chimique) est loin de ressembler aux scènes héroïques sauce Hollywood où le héros filmé au ralenti brave tous les dangers. Elle repose sur une préparation mentale, un ou plusieurs équipements et un plan d’évacuation avant que les choses ne tournent mal. Voici les principes de base, livrés sans blabla. Vous êtes prévenus, vous n’aurez pas d’excuses. Allons-y.
Le temps n’est pas de votre côté
Les incidents NRBC n’attendent pas poliment que vous alliez chercher les enfants après l’école, que vous remplissiez votre sac d’évacuation avec leurs doudous préférés, et ils ne s’arrêtent pas non plus aux frontières. Chaque seconde qui passera, verra un rejet chimique se propager, les radiations s’accumuler et la panique s’intensifier.
Si vous tardez à enfiler votre masque à gaz ou que vous n’avez jamais pris le temps de le déballer pour comprendre son fonctionnement et son port, c’est là que le drame débutera et que vous fuirez les lieux avec au mieux des centaines, mais plus probablement des milliers de personnes en panique totale.
S’entraîner régulièrement avec vos équipements de protection afin d’ancrer les gestes dans votre mémoire musculaire est à la base de toute préparation… sinon vous serez dépassé(e).
La distance est votre meilleure alliée
En accord avec le principe “temps-écran-distance”, augmentez autant que possible la distance qui vous sépare de la source. Que ce soit une radiation, une vapeur toxique ou des bioaérosols, la distance réduira drastiquement votre exposition.
Les différents contaminants qui pourraient être libérés peuvent avoir des caractéristiques de dispersion très variables. Par exemple :
- Les vapeurs neurotoxiques peuvent rester près du sol et se déplacer au gré du vent
- Une dispersion radiologique peut contaminer une zone pendant des semaines sans signes visibles
Connaître votre environnement et les risques industriels associés peuvent vous permettre de déterminer les distances de sécurité minimales, de privilégier des voies d’évacuation, une direction et les modes de transport qui seront utilisables
La protection ne se limite pas à une combinaison et un masque
Votre combinaison et votre masque à gaz ne sont qu’une partie de l’équation. Encore faut-il les utiliser au bon moment, car si vous portez trop d’équipement dans un pays chaud, à une période estivale ou dans un espace confiné, vous risquerez de tomber d’un coup de chaleur avant même que l’agent toxique n’agisse.
Pensez également en termes de protections structurelles : les murs, parking, véhicules, relief naturel ou artificiel peuvent être vos alliés. Dans l’idéal, vous disposerez d’un bunker ou d’une pièce de confinement équipée d’un système de ventilation/filtration NRBC. Dans tous les cas, évaluez le terrain, la configuration des bâtiments, la direction du vent et les voies d’entrée et de sortie.
L’importance de la détection
Les menaces NRBC peuvent être incolores, inodores et sans symptôme immédiat. Aussi, ne comptez pas sur votre intuition. Dans le cas d’un incident nucléaire et de libération de radionucléides, parmi les différents appareils de mesure de la radioactivité, préférez le radiamètre pour détecter les sources et les types de rayonnement ainsi que les débits de dose. Mais cet appareil de détection de la radioactivité ne se révèlera utile que si vous savez vous en servir. N’attendez pas l’incident pour lire la notice et le pratiquer.
La capacité mentale à se projeter dans un scénario catastrophe et à construire des schémas d’action peut clairement faire la différence entre la vie et la mort. Pour vous entraîner, imaginez que vous êtes à un concert complet à guichets fermés. Des signalements d’une odeur chimique inconnue commencent à remonter. Plusieurs personnes s’effondrent devant vous. Les premiers cris et en quelques secondes la panique se répand parmi la foule. Vous avez à peine 2 minutes avant que les sorties ne soient bouchées. Ce que vous ferez dans les soixante prochaines secondes déterminera si cela devient votre sujet de discussion lors du prochain repas de famille… ou une catastrophe.
